Le sanctuaire se compose de:

I. Un temple, implanté sur l‘axe Est-Ouest et constitué de plusieurs édifices en grès, accolés et bâtis sur un soubassement commun, mouluré, de près de 2m de hauteur (plusieurs volées de marches permettent de gravir ce soubassement et d‘accéder aux édifices proprement dits).

1. Une tour carrée, couronnée d‘une superstructure à quatre faux étages. Ouverte à l‘Est, elle possède des fausses portes sur les trois autres côtés. Chacune de ces fausses portes est précédée d‘un avant-corps qui occupe presque toute la largeur de la tour. Ces trois avant-corps, ouverts respectivement au Nord, à l‘Ouest et au Sud, possèdent chacun un perron de six marches avec échiffre et deux fenêtres latérales, ils ne communiquent pas avec la cella de la tour.

2. Un portique-vestibule, semblable aux trois avant-corps, fait communiquer l‘entrée Est de la tour avec :

3. Un pavillon axial, couvert en berceau dont les dimensions intérieures sont d‘environ 8m sur 4m. Celui-ci possède deux portes latérales Nord et Sud situées au milieu de sa longueur et encadrées, chacune, par deux fausses fenêtres. Il communique, à l‘Est, avec :

4. Un avant-corps à deux fenêtres latérales, semblable à ceux de la tour.

Depuis la porte Est de ce dernier avant-corps, surmontée d‘un fronton de grande dimension, on peut accéder directement à l‘entrée Ouest du pavillon d‘entrée oriental par :

5. Une courte chaussée constituée de dalles de grès posées sur trois rangées de quatre colonnes cylindriques hautes de 1,1m environ. Cette chaussée est, très vraisemblablement, un ajout postérieur à la construction du temple.

6. La liaison entre les escaliers de la tour et ceux des pavillons d‘entrée Nord, Ouest et Sud est réalisée par un dallage de grès.



II. Deux « bibliothèques », entièrement en grès, au Sud-Est et au Nord-Est. Elles ouvrent à l‘Ouest par des avant-corps avec fenêtres latérales et sont décorées de fausses portes à l‘Est. De longues ouvertures (4m environ) de faible hauteur et pourvues de 13 courts balustres sont disposées en partie haute de ces « bibliothèques » au-dessus de la couverture des bas-côtés et assurent leur aération.



III. Un mur d‘enceinte, en latérite, probablement inachevé, dont les dimensions approximatives sont de 50m (Est-Ouest) sur 40m (Nord-Sud). Très ruiné, il n‘en subsiste pratiquement que le soubassement. Seuls ont été reconstruits de très courtes amorces accolées aux murs de pignon des pavillons d‘entrée Est, Nord et Sud. Ils font apparaître un sommet de mur d‘enceinte à chaperon en cloche.



IV. Quatre pavillons d‘entrée, en grès, bâtis sur des soubassements moulurés légèrement moins hauts que celui du temple.

Les pavillons Nord et Sud, identiques, sont à simple passage et double avant-corps. Chacun possède quatre fausses fenêtres sur chacune de ses façades Nord et Sud et deux fenêtres latérales éclairant l‘avant-corps intérieur à l‘enceinte. L‘avant-corps extérieur n‘en possède pas. Ils sont décalés vers l‘ouest et définissent un axe Nord-Sud du sanctuaire, passant par le centre de la tour du temple.

Le pavillon Ouest est de dimensions un peu plus modestes. Il ne possède pas d‘avant-corps. Il est, lui aussi, à simple passage. Deux vraies fenêtres, sur chacune de ses façades Ouest et Est, éclairent l‘intérieur du pavillon.

Le pavillon d‘entrée Est, cruciforme, est le plus grand. Surmonté d‘une tour de plan barlong couverte en berceau, il est à triple passage. Sa galerie intérieure est, en outre, éclairée par quatre fenêtres, deux à l‘Est et deux à l‘Ouest, de part et d‘autre du passage principal. Il possède enfin deux avant-corps à deux fenêtres latérales chacun, vraies fenêtres pour l‘avant-corps extérieur et fausses fenêtres pour l‘avant-corps intérieur.



Vraisemblablement, toutes les portes d‘accès au temple et aux pavillons (18 portes au total, plus les 2 fausses portes des «bibliothèques») étaient dotées d‘un encadrement de colonnettes.

De nombreuses sont encore en place ou ont été reconstituées.

De même les nombreuses fenêtres, vraies ou fausses (50 au total), devaient être pourvues de balustres. Seul un très petit nombre est encore présent.



V. Une chaussée dallée, large de 3,3m part de l‘entrée Est du pavillon oriental. Les dalles de grès sont, ici aussi, posées, entre des architraves finement sculptées, sur trois rangées de 41 colonnes, hautes de 1,1m environ et distantes de 80cm. Celles de la rangée centrale sont de section carrée alors que la section des colonnes latérales est octogonale.

Cette chaussée Ouest-Est est longue de près de 35m et est recoupée perpendiculairement, vers les deux-tiers de sa longueur, par une chaussée semblable formant ainsi une chaussée cruciforme. De même largeur, reposant sur le même dispositif de colonnes, de moindre hauteur (80cm environ), les branches Nord et Sud de cette croix sont beaucoup plus courtes, soit 4m environ pour chaque branche.

Comme pour la courte chaussée intérieure, située entre le pavillon Est et le temple, la construction de cette grande chaussée est sans doute postérieure à celle du temple.

Elle débouche, à l‘Est, sur une grande terrasse cruciforme avec balustrades en forme de nâga. Son soubassement en latérite est recouvert de grès mouluré.

Toujours vers l‘Est, à 18 mètres environ de cette terrasse et en direction de la rivière de Siem Reap, s‘étend une allée non dallée, bordée de deux rangées de 20 bornes chacune hautes de 1,5m, espacées de 4m environ. Les deux bornes de l‘extrémité Est de chacune des deux rangées, sont brisées près de leur base et n‘ont pas été restaurées.



VI. La présence de 6 « dépressions » faisant penser à des bassins, non parementés, est clairement visible, de part et d‘autre de l‘axe Ouest-Est, entre la terrasse à nagas et les premières bornes de l‘allée (voir UNESCO 15ème Comité Technique 2006, II.3.9.)



Les parties principales de ce sanctuaire (temple, « bibliothèques », pavillons d‘entrée), dont la date de fondation n‘est pas connue avec précision, ont probablement été construites dans la première moitié du 12ème siècle, peu après Thommanon. Son rattachement à la typologie des « temples d‘étapes » reste très aléatoire.



Jean Renouard, 06/2011