Terrasse orientée E.-O. Elle est entourée par un mur d‘enceinte en latérite à chaperon qui « délimite un enclos divisé en deux cours inégales séparées par un seuil en latérite E de 0 m. 40 de hauteur avec deux passages d‘écoulement d‘eau aux extrémités. II semble donc que ces deux cours aient été prévues à des niveaux différents, le sol s‘élevant progressivement suivant l‘usage en allant de l‘Est à l‘Ouest.
Une seule porte interrompt le mur d‘enceinte au centre de la face E. ; elle est actuellement marquée par deux ressauts en hauteur du mur en latérite formant pilastres sur un mètre de longueur et un perron de trois marches avec murs d‘échiffre en latérite également. La porte devait être constituée par un cadre en grès mouluré dont les pierres, taillées d‘onglet aux extrémités, se retrouvent sur le sol à l‘intérieur de l‘enceinte.
Dans la première cour, on ne rencontre aucun vestige de construction. Dans la seconde, sont réunis les éléments très-ruinés du temple proprement dit. D‘abord une terrasse mesurant 17 m. 20 sur 60 mètres, surélevée de 0 m. 90 et entourée par un mur de soutènement en grès, à laquelle donne accès un perron sur le côté E. A l‘intérieur de cette terrasse, on trouve des fondations de murs en grès, qui viennent affleurer le sol et qui devaient former une suite de plateformes de plus en plus élevées ; elles conduisaient à l‘emplacement du Pràh Vihâr. Les bases des murs ainsi retrouvées sont constituées par des blocs en réemploi avec leur parement interne mouluré et même décoré par endroits. C‘est à l‘extrémité O. de la première plateforme orientale qu‘a été découverte la borne parallélépipédique en grès d‘une hauteur totale de 0 m. 60 et de- 0 m. 30 x 0 m. 40 de section, portant sur ses quatre faces des traces d‘inscriptions (enregistrées sous le numéro K. 489) ; malheureusement deux des faces sont absolument illisibles par suite de l‘usure du grès, resté dans le sol en contact avec des racines, et rongé par l‘humidité; une troisième face offre quelques lettres lisibles et la quatrième, qui se trouvait sur le dessus quand on a déterré la borne, présente 12 lignes d‘écriture carrée de 0 m. 015 de hauteur dont on pourra peut-être déchiffrer une partie.
L‘emplacement du Pràh Vihâr est très-nettement marqué à l‘extrémité O. par une plateforme carrée en grès ; sur celle-ci devaient s‘élever le bàlan et l‘idole dont on ne retrouve que quelques fragments épars ; quelques marches devaient y donner accès. Dans l‘espace précédant à l‘Est cette plateforme, on distingue sur le côté S. la travée latérale légèrement surélevée et dont la ligne de bordure est constituée par des pierres en grès taillées et moulurées, ornées de feuilles de lotus et d‘une ligne de perles. Cette ornementation n‘est pas continue et cesse un peu avant l‘extrémité E.
A la suite de cette terrasse réservée au temple, comme l‘indique nettement les doubles semas traditionnels aux angles et aux centres des côtés, on trouve un soubassement de pyramide D sur laquelle on distingue des bases de sculptures, en simple épannelage, qui peuvent avoir été des départs de cariatides : c‘est à tort que M. de Lajonquière croit y voir un autel bouddhique, car les nombreux débris de statues trouvés sur la plateforme voisine, à l‘emplacement du bàlan, et les semas du pourtour ne laissent aucun doute à ce sujet : l‘édicule D, dont les quatre faces sont pareilles, sans indication de perron pour y accéder, devait être un Cetdëi dont la partie supérieure a disparu lors des investigations des chercheurs de trésor, car le centre ne forme plus qu‘une excavation.
Parmi les débris de statues, se trouvent quelques bustes bouddhiques, la tète du Buddha qui devait être érigé sur le bàlan et qui mesure un mètre de hauteur, et des semas décorés de bas-reliefs bouddhiques de facture très- médiocre. Près de la porte d‘entrée E, on a trouvé, très-grossièrement ébauchée, une main, la paume en l‘air, mesurant 0 m. 60 x 0 m. 30.
Dans la partie S. du muret en latérite E séparant les deux cours, furent dégagées du sol quelques blocs de grès moulurés et un fragment de bas-relief qui provient probablement de la partie latérale d‘un fronton ; il représente une divinité à trois têtes et à mille bras, agenouillée et inclinée en posture d‘adoration, sous un rinceau décoratif. Les fouilles ont mis à jour un petit pot en terre cuite émaillée en blanc. » (Marchal, 1918)
La statue restaurée du Buddha assis sur nâga trouvée au fond du puits du Bayon a été placée en 1935 sur la plate forme carrée située à l’extrémité Ouest de la terrasse.
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