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[Dernière modification : 2011-10-22]
[Statut : Ok]
Emplacement :
Cambodge » Siem Reap » Siem Reap » Nokor Thom » Ta Trai
Localisation : A 800 m à l'Ouest du village de Ta Trai et à 400 m au Sud de la digue Sud du Baray Oriental à la hauteur du Mebon Oriental (IK 531).
Nom :
Nom du site : Pre Rup (Pr.)
[Voir le site de référence de ce groupe]
បា្រសាទប្រែរូប
Autres noms : Nom du groupe : Angkor
Numéros de référence :
Nº du site : 401
Nº IK : 538
Nº d'inscription (K.) : 264, 527, 777, 806
Description :
Prè Rup, temple montagne et temple d‘état çivaïte fut construit à la fin du 10ème siècle par le roi Râjendravarman (944 - 968) après avoir rétabli la capitale khmère à Angkor (Yaçodharapura) après l‘intermède de Koh Ker. Il y fit consacrer les divinités principales en 961 ou 962.

Le nom «Prè Rup» est celui d‘un rite funéraire relatif aux cendres du défunt, qui signifie, en khmer, «changer la forme» ou encore «tourner le corps». Cependant, le nom donné à ce temple provient plus vraisemblablement d‘une évolution du terme sanskrit Viçvarûpa qui est à la fois une épithète de Vishnu et le nom d‘un brahmane, lointain ancêtre de Râjendravarman (1).



Le sanctuaire est constitué de deux enceintes, d‘une pyramide à trois gradins et d‘un certain nombre de tours et de constructions annexes.



I. 1. Une tour centrale est édifiée au centre de la plate-forme supérieure sur un double soubassement en grès, mouluré. Quatre escaliers axiaux, gardés chacun par quatre lions assis, permettent de gravir ce soubassement haut de 4 m et d‘accéder à l‘entrée. Large de 8 m à sa base, elle culmine, au sommet de ses quatre faux étages, à 17 m au dessus de la plate-forme. Celle-ci comporte en outre, dans une disposition globale en quinconce, 4 autres tours de dimensions légèrement plus modestes (6 m de côté) et bâties sur des soubassements beaucoup moins hauts, celles-ci sont dédiées aux ancêtres du roi et à son prédécesseur.

Les 5 tours, construites en briques, s‘ouvrent à l‘Est, leurs trois autres faces sont garnies de fausses portes. Toutes les portes possèdent, en encadrement, des colonnettes octogonales en grès. Sur les parois des tours, dans les niches, sont représentés des personnages autrefois recouverts de stuc dont quelques vestiges subsistent. Ces personnages sont des hommes sur la tour centrale et sur les deux tours Est, des femmes sur les deux tours Ouest.

Des inscriptions figurent sur les piédroits de deux de ces tours : une inscription de 6 lignes en sanskrit (K. 527) sur le piédroit Sud de la tour Nord-Est et une inscription de 16 lignes en khmer (K. 264) sur le piédroit Sud de la tour Sud-Est.

La plate-forme, carré de 35 m de côté, possède un dallage et un mur de soutènement revêtus de grès.

Tous les autres murs, des gradins et des enceintes du temple, sont en latérite.



2. Le gradin immédiatement inférieur, situé 3 m plus bas, ne comporte aucun édifice, il est assez étroit et peu accessible.



3. Encore 3 m plus bas, le gradin inférieur, légèrement plus large, comporte 12 petites tours à linga, en briques, de 2 m de largeur environ , régulièrement espacées (une à chaque angle et deux autres sur chacun des côtés). Elles sont toutes ouvertes à l‘Est et occupent donc presque toute la largeur du gradin, ne laissant qu‘un ressaut périphérique de 0,8 m de libre de part et d‘autre de la tour, ce qui rend leur accès assez difficile. Leurs portes, à encadrement en grès monolithe et à colonnette et linteau sculptés, sont très basses et font moins d‘un mètre de hauteur.

Au pied de ce gradin, 6 m plus bas, se trouve la cour intérieure de la première enceinte.



II. 1. La base de la pyramide, carré de 48 m de côté, n‘est pas située exactement au centre de l‘enceinte mais décalée vers l‘Ouest de 5 m environ. Ce décalage se retrouve au niveau des quatre pavillons d‘entrée, Nord et Sud, des enceintes extérieure et intérieure.

Quatre escaliers axiaux, en avancée de plus de 6 m par rapport au mur de soutènement, partent de ce niveau pour atteindre le sommet de la pyramide, environ 12 m plus haut, chacun est agrémenté de six lions assis (plusieurs sont encore en place) sur socles de grès et murs d‘échiffre.

Au sommet et sur chaque côté de l‘escalier Est, un petit escalier de quelques marches descend vers le gradin inférieur, il ne débouche sur rien et n‘a qu‘un rôle décoratif.



2. Neuf salles périphériques en latérite sont construites le long du mur de la première enceinte. Huit d‘entre elles sont tripartites. D‘une largeur voisine de 5 m, elles sont de longueurs variables, la plus longue, celle du Sud-Est, fait 40 m environ. Elles sont également de formes différentes : trois d‘entre elles possèdent un porche latéral, au milieu de leur longueur.

La destination de ces salles n‘est pas connue avec certitude. Elles préfigurent les galeries continues des temples bâtis ultérieurement.

Les travaux de restauration de Prè Rup, menés en particulier de 1922 à 1937, sous la direction de l‘EFEO, n‘ont pas permis de reconstruire intégralement ces salles «longues», aucune n‘a pu retrouver sa couverture qui comportait charpente de bois et tuiles, cependant de nombreux murs ou parties de mur ont été remontés avec leurs fenêtres à cadres de grès et balustres.

La salle la plus courte, située au Nord-Est, non tripartite et disposant d‘un porche latéral est celle où fut retrouvée la stèle inscrite (K. 806) qui, avec ses 298 strophes, constitue l‘un des plus longs textes en sanskrit de l‘épigraphie cambodgienne.



3. Dans l‘angle Nord-Est de l‘enceinte intérieure se trouve un petite édicule, haut de 3,2 m, à base carrée de 2,7 m de côté (dimension interne 1,8 m de côté, avec quatre ouvertures de 0,82 m de large pour 1,9 m de haut) , surmonté d‘une voûte appareillée en bonnet de prêtre. Celle-ci est soutenue par quatre piliers d‘angle constitués, chacun, de trois blocs monolithiques, l‘ensemble est en latérite. L‘hypothèse, fondée sur la présence d‘inscriptions dans des édifices semblables (Yaçodharaçrama), selon laquelle la stèle de fondation (K. 806) ait pu se trouver dans cet édicule avant d‘être déplacée vers la salle voisine est peu probable du fait des dimensions de la stèle par rapport à celle de l‘édifice (2).



4. Dans la partie Est de l‘enceinte intérieure se trouvent deux «bibliothèques» en briques, édifiées symétriquement par rapport à l‘axe Ouest-Est. Leurs bases mesurent environ 6 m sur 9 m. Elles sont ouvertes à l‘Ouest et présentent la particularité de disposer sur leurs côtés et à trois hauteurs différentes de rangées de 8 à 10 «meurtrières» assurant l‘aération .



5. Entre ces deux «bibliothèques» et à mi-distance entre le pied de l‘escalier Est et le pavillon d‘entrée de la première enceinte se trouve une construction basse rectangulaire, en grès, en forme de cuve de 2,7 m sur 3,7 m de côté pour 0,77 m de haut. La présence, de part et d‘autre de la « cuve », de cinq amorces de poteaux à une distance respective de 2,7 m environ permet de penser qu‘elle était couverte (3).

Aucune certitude n‘existe quant aux raisons de la présence de cette «cuve».

Le nom même du temple, associé, probablement à tort, à certaines traditions et légendes khmères , à la découverte sur place d‘ossements calcinés ou non, a contribué à conférer au temple un caractère funéraire et à cette «cuve», parfois appelée «citerne» (4), un rôle qui la fait appeler aussi «sarcophage» (5), une autre hypothèse la concernant est qu‘elle aurait constitué le socle d‘une statue du Taureau (6).



6. Le mur de la première enceinte, ou enceinte intérieure, haut de 2 m du côté intérieur et de 4 m du côté extérieur est en latérite à chaperon en cloche. Il mesure 86 m (Est-Ouest) sur 75 m (Nord-Sud). Il peut être franchi par quatre petits pavillons d‘entrée en briques. Celui de l‘Est est précédé d‘un avant corps à fenêtre double sur chaque côté et possède deux passages latéraux en plus de l‘entrée principale.

Plusieurs têtes de monstre formant gargouilles sont visibles au bas de ce mur d‘enceinte.





III 1. Entre les deux murs d‘enceinte distants de 18 m environ sont présentes d‘autres salles longues en latérite, huit au total, sur les côtés Nord, Sud et Ouest. Certaines sont très ruinées, en particulier sur les côtés Nord et Sud où, sur certaines, seuls quelques piliers ou leurs amorces ont pu être redressés. Les pans de mur encore en place atteignent 5 m de haut.



2. Dans la partie Est, entre les deux murs d‘enceinte, se situent deux groupes de trois tours en briques ouvertes à l‘Est et alignées symétriquement selon un axe Nord-Sud. En réalité le groupe «Nord» ne comporte que deux tours. Si le soubassement en latérite de chaque groupe prévoyait bien l‘emplacement de trois tours, celle du groupe «Nord», la plus proche des pavillons d‘entrée, n‘a jamais été construite (7), ceci fait penser que ces tours n‘ont peut-être pas été édifiées en même temps que le reste du temple (8). Les tours ne sont pas toutes identiques, les tours centrales de chaque groupe sont un peu plus importantes à leur base et aussi plus hautes avec une cella carrée de 5 m de côté.

L‘accès à leur salle intérieure se fait par une porte de grande dimension : près de 4 m sur 2 m aux montants monolithiques en grès.

Il faut noter enfin qu‘elles sont plus imposantes que les tours situées au sommet de la pyramide.



3. Le mur d‘enceinte extérieur, également en latérite et à chaperon, semblable au mur de l‘enceinte intérieure, représente un rectangle de 127 m (Est-Ouest) sur 116 m (Nord-Sud). Il comporte quatre pavillons cruciformes identiques à salle centrale, double salle latérale et double avant-corps.



IV Au delà de l‘enceinte extérieure, les restes d‘une chaussée dallée en latérite, d‘un peu plus de 5 m de large, mènent à l‘entrée Est, deux alignements de bornes assez ruinées bordent cette chaussée.

Au Nord de cette même enceinte, les vestiges d‘un dallage en latérite rappelle l‘existence d‘une avenue en direction de la digue Sud du Baray Oriental.

Ces chaussées menaient sans doute à des pavillons d‘entrée dont on a retrouvé quelques vestiges (9).

Enfin, un bassin-fossé partiellement comblé par des déblais est encore visible dans l‘angle Nord-Ouest, l‘existence de bassins-fossé similaires, sur les autres faces est vraisemblable (10).





(1) Les noms de monuments khmers - Saveros Pou - Bulletin de l‘EFEO 1991

(2) Bulletin de l‘EFEO – Chroniques de 1932 et 1935

G.Trouvé - Bulletin de l‘EFEO 1932

(3) Rapport de la Conservation 1931

(4) C.Jacques - Angkor – Cité Khmère 1999

(5) M.Albanese – National Geographic 2006

(6) (7) (8) M. Glaize - The monuments of the Angkor group 1944

(9) Rapport de la Conservation 1925, 1929, 1932, 1933, 1934

M.Giteau – Histoire d‘Angkor 1999

(10) Rapport de la Conservation 1930



(J. Renouard, 05/2011)

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